Fernando Arrabal, né le 11 août 1932 à Melilla (Espagne), est un poète, romancier, essayiste, dramaturge et cinéaste espagnol.
Il vit en France depuis 1955, et est un «desterrado».
Il a réalisé sept longs-métrages. Il a publié une centaine de pièces de théâtre, quatorze romans, huit cents livres de poésie, plusieurs essais et sa célèbre Lettre au général Franco du vivant du dictateur. Son théâtre complet est publié en de nombreuses langues (en deux volumes de plus de deux mille pages).
Il est cofondateur du mouvement Panique avec Roland Topor, Christian Zeimert et Alejandro Jodorowsky, et Transcendant satrape du Collège de 'Pataphysique depuis 1990. Pour le dramaturge, le Panique est une «manière d’être [...] régie par la confusion, l'humour, la terreur, le hasard et l'euphorie» (Panique, Manifeste pour le troisième millénaire). Des thèmes récurrents dans son art.
Influencé par Lewis Carroll et son monde magique, mais aussi par Kafka, Beckett, Artaud ou encore Alfred Jarry, il a brisé les conventions, notamment au théâtre.
Ami d'Andy Warhol et de Tristan Tzara, il a passé trois années avec le groupe surréaliste d'André Breton. Le critique dramatique Mel Gussow l'a considéré comme l'unique survivant des «quatre avatars de la modernité».
«Un théâtre fou, brutal, clinquant, joyeusement provocateur. Un potlatch dramaturgique où la carcasse de nos sociétés «avancées» se trouve carbonisée sur la rampe festive d'une révolution permanente. Il hérite de la lucidité d'un Kafka et de l'humour d'un Jarry; il s'apparente, dans sa violence, à Sade ou à Artaud. Mais il est sans doute le seul à avoir poussé la dérision aussi loin. Profondément politique et joyeusement ludique, révoltée et bohème, elle est le syndrome de notre siècle de barbelés et de goulags: une façon de se maintenir en sursis.» — Dictionnaire des littératures, Éditions Bordas
Dans son enfance Arrabal a souffert de la mystérieuse disparition de son père, condamné à mort par le régime de Franco, puis évadé en 1941. À cause de ce traumatisme, comme l'a écrit le prix Nobel Vicente Aleixandre, «la connaissance qu'apporte Arrabal est teintée d'une lumière morale qui réside dans la matière même de son art.»
Fernando Arrabal Terán est le fils du peintre Fernando Arrabal Ruiz et de Carmen Terán González.
Le 17 juillet 1936 lors de la tentative de coup d'État militaire à l'origine de la guerre civile espagnole, le père de Fernando Arrabal demeure fidèle à la République, et, en conséquence, est condamné à mort pour rébellion militaire. Par la suite, la peine sera commuée en trente années de prison. Fernando Arrabal senior passe par les prisons de Santi Espiritu à Melilla, Monte Hacho à Ceuta (où il tente de se suicider), Ciudad Rodrigo et Burgos, jusqu'à ce que, le 4 décembre 1941, il soit transféré à l'hôpital de Burgos, étant supposé malade mental. Des recherches postérieures laissent à penser que la maladie était simulée afin d'obtenir un transfert dans un endroit moins surveillé. Le 29 décembre 1941 Fernando Arrabal senior s'évade de l'hôpital en pyjama, au-dehors un mètre de neige recouvre les champs. On n'aura plus jamais de nouvelles de lui, malgré des investigations minutieuses réalisées plus tard. ...
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